Par : Frantzou Laguerre
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Arrivé au pouvoir le 23 avril dernier, le Conseil Présidentiel de Transition en Haïti peine à concrétiser les cinq grands chantiers qu'il s'était fixé, trois mois après son installation. Malgré un contexte difficile marqué par l'insécurité et la crise politique, les attentes de la population restent encore largement insatisfaites.
Composé de neuf conseillers, le Conseil Présidentiel a dû prendre les rênes du pays dans un environnement particulièrement tendu, où l'ancien Premier ministre Ariel Henry a été contraint de rentrer au pays, alors qu'il était en déplacement officiel à l'étranger. Cette transition s'est également déroulée alors que les gangs continuaient d'assiéger la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Avec pour mission de s'attaquer à cinq grands chantiers - la sécurité publique et nationale, le redressement économique, la réhabilitation des infrastructures, la sécurité alimentaire et sanitaire, la conférence nationale et la question constitutionnelle, l'État de droit et la justice, ainsi que la tenue d'élections pour le renouvellement du personnel politique - les membres du Conseil Présidentiel ont du pain sur la planche.
Cependant, près de trois mois après leur prise de fonction, aucune avancée significative n'a encore été observée, laissant la population dans l'attente et le doute. L'insécurité demeure un défi majeur, avec les gangs qui continuent de semer la terreur dans plusieurs quartiers de la capitale.
Malgré la mise en place d'un nouveau gouvernement dirigé par Garry Conille et la déclaration de l'état d'urgence dans les zones affectées par la violence, les actions concrètes du Conseil Présidentiel peinent à se matérialiser. La formation d'une commission de vérité, justice et réparation ainsi que d'un parquet financier national spécialisé, annoncées comme des priorités, n'ont pas encore vu le jour.
Alors que la présence de la Mission Multinationale d'Appui à la Sécurité est censée apporter un soutien aux autorités, la sécurité des conseillers présidentiels et de certains ministres n'est toujours pas garantie, les obligeant à fuir leurs bureaux.
Face à cette situation, le Conseil Présidentiel de Transition semble pris au piège, incapable de répondre aux attentes de la population trois mois après son installation. Le défi reste de taille pour cette instance censée mener le pays vers des élections et une nouvelle gouvernance.