Haïti : Violence sans fin, des femmes mutilées, des enfants massacrés et des quartiers dévastés

Par : Frantzou Laguerre

La recrudescence des actes de violence ne cesse d'aggraver dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ces derniers jours, à Kenscoff, en passant par Tabarre 27, puis Delmas 30 et Fort National, la situation s'est encore détériorée en raison des tirs sporadiques des gangs armés de la coalition criminelle « Viv Ansanm ». Cette nouvelle offensive lancée par ces hommes a entraîné des femmes mutilées, des enfants égorgés et des foyers incendiés, sous les regards passifs des autorités du pays.

Haïti connaît une hémorragie de sang depuis plusieurs années, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les violences des gangs continuent sans relâche, forçant des centaines de familles à fuir leur domicile sous les balles des criminels de la coalition « Viv Ansanm ». Delmas 30, Tabarre 27, Fort National, Kenscoff, Debussy, entre autres, ont été les cibles des attaques meurtrières des gangs armés.

En effet, depuis le 14 février dernier, les affrontements n'ont cessé d'augmenter. Ces violences, qui touchent plusieurs quartiers de la région métropolitaine, ont transformé cette terre de la Caraïbe, jadis symbole de la liberté des esclaves africains, en un lieu impraticable et en proie aux flammes de la criminalité. La politisation excessive du pays a bouleversé l'équilibre de ce qui fut autrefois un paradis.

Les politiciens et le secteur privé des affaires haïtiens déstabilisent le pays en distribuant des armes à feu de toutes sortes, sapant la liberté de notre chère Haïti. Ils ont armé les jeunes des ghettos et même des illettrés, dans le but de consolider leur mainmise sur le pouvoir politique et les richesses du pays.

« Si nou pa tandèm ankò, nou mèt mete vole wo pou mw, koz pèyi’m pa gen avni pou jèn yo ankò », tel est le cri d'un jeune haïtien publié sur son compte Facebook. Ce dernier exprime sa profonde tristesse et sa désolation face à la situation sanglante du pays.

En interaction sur la couverture de l'anonymat à notre rédaction, il a fait savoir : « J'ai été témoin d'un niveau de mort et de destruction inimaginable à Delmas 30, où des dizaines de personnes ont été tuées et blessées. Près de 13 000 personnes ont été déplacées et des otages, y compris des enfants et des personnes âgées, sont retenus. »

Les événements des derniers jours nous ont conduits au bord d'une catastrophe humanitaire. Des quartiers ont été détruits et réduits en ruines. Les Haïtiens, en quête de sécurité, n'ont nulle part où aller. Ils constatent les cadavres de leurs proches lynchés, brûlés, sans même pouvoir leur offrir une sépulture. À quand cessera ce cycle de violence contre les civils innocents ?